Martine BODINEAU

actrice des Fabriques

« Récits de vie, récits de ville ». L’ancrage dans un morceau de territoire

Faire le récit d’un lieu associatif

La permanence de recherche au Centre social coopératif Le 110 de Saint-Denis (voir le site Quartiers en recherche) « tente de contribuer à l’émergence de récits singuliers qui permettent de découvrir et d’écrire la ville autrement, à partir des expériences mineures, des expérimentations autonomes, des dimensions plus sensibles. Tenter collectivement de donner à voir, à lire, à entendre, à sentir-penser une ville « autrement populaire » à partir de ce que les gens vivent, revendiquent, tentent, luttent, désirent, éprouvent… »

Pour inaugurer ce projet « Récits de vie, récits de ville », j’ai été invitée à présenter oralement, au cours de la permanence du 13 mai, le récit de la salle associative nommée officiellement « salle des Arbalétriers », dite aussi « salle de Martine » ou nommée simplement « la salle » par les habitants de l’immeuble qui l’abrite: l’îlot 9 de la ZAC Basilique de Saint-Denis (*).

J’ai répondu à l’invitation en préparant mon exposé avec soin (pour « ne pas trop cafouiller à propos d’une histoire pour le moins impliquante… »), en développant trois morceaux d’histoire à partir de trois questions :
1- Les activités culturelles comme moyen de favoriser la vie sociale ?
2- Le militantisme : le politique et l’initiative associative, synergie ou contradiction ?
3- « L’entre-soi » ou la « mixité sociale » ?

J’ai été ensuite été fortement encouragée à rédiger un texte, qui m’a donné l’occasion de revenir sur cette longue trajectoire d’engagement associatif et d’approfondir les trois questions posées.

Le texte est donné à lire ici, présenté ainsi par Louis Staritzky :

Bien sûr « faire récit » d’une dynamique associative, à la première personne, relève inévitablement d’une forme d’histoire de vie. Raconter 40 ans d’engagements dans une salle associative c’est, avant tout, se raconter soi-même dans son rapport à ce lieu. Pourtant, en lisant ce récit singulier, et sa mise en réflexion, qui n’engage, à première vue, que son autrice, nous découvrons une (des) histoire possible de Saint-Denis. Une manière de vivre et de faire face à ses transformations, ses permanences, ses devenirs, ses insistances… Plus largement encore ce récit donne à voir comment nos dynamiques associatives, et lieux collectifs sont des moyens puissants pour garder prise sur des « morceaux de territoire », même lorsque la démocratie locale fait défaut, pour continuer à faire voisinage, avec celles et « ceux qui restent ».


(*) On peut lire aussi, sur ce blog, la chronique « Une histoire de clé ou les enjeux d’une salle associative ».

Elle a été rédigée dans le cadre d’un projet d’écriture collective, initié par une équipe du réseau des Fabriques de sociologie, invitant à « déployer nos histoires d’objets, de lieux, de gestes… ». Les textes ont été réunis dans un Livre-objet intermédiaire intitulé Nom de code « Déployer », fabriqué artisanalement par Thomas Arnera et Nicolas Sidoroff.

Livre-objet intermédiaire: un exemplaire issu des premiers essais de fabrication – (Photo M.Bodineau)