Faire le récit d’un lieu associatif

La permanence de recherche au Centre social coopératif Le 110 de Saint-Denis (voir le site Quartiers en recherche) « tente de contribuer à l’émergence de récits singuliers qui permettent de découvrir et d’écrire la ville autrement, à partir des expériences mineures, des expérimentations autonomes, des dimensions plus sensibles. Tenter collectivement de donner à voir, à lire, à entendre, à sentir-penser une ville « autrement populaire » à partir de ce que les gens vivent, revendiquent, tentent, luttent, désirent, éprouvent… »
Pour inaugurer ce projet « Récits de vie, récits de ville », j’ai été invitée à présenter oralement, au cours de la permanence du 13 mai, le récit de la salle associative nommée officiellement « salle des Arbalétriers », dite aussi « salle de Martine » ou nommée simplement « la salle » par les habitants de l’immeuble qui l’abrite: l’îlot 9 de la ZAC Basilique de Saint-Denis (*).
J’ai répondu à l’invitation en préparant mon exposé avec soin (pour « ne pas trop cafouiller à propos d’une histoire pour le moins impliquante… »), en développant trois morceaux d’histoire à partir de trois questions :
1- Les activités culturelles comme moyen de favoriser la vie sociale ?
2- Le militantisme : le politique et l’initiative associative, synergie ou contradiction ?
3- « L’entre-soi » ou la « mixité sociale » ?
J’ai été ensuite été fortement encouragée à rédiger un texte, qui m’a donné l’occasion de revenir sur cette longue trajectoire d’engagement associatif et d’approfondir les trois questions posées.
Le texte est donné à lire ici, présenté ainsi par Louis Staritzky :
Bien sûr « faire récit » d’une dynamique associative, à la première personne, relève inévitablement d’une forme d’histoire de vie. Raconter 40 ans d’engagements dans une salle associative c’est, avant tout, se raconter soi-même dans son rapport à ce lieu. Pourtant, en lisant ce récit singulier, et sa mise en réflexion, qui n’engage, à première vue, que son autrice, nous découvrons une (des) histoire possible de Saint-Denis. Une manière de vivre et de faire face à ses transformations, ses permanences, ses devenirs, ses insistances… Plus largement encore ce récit donne à voir comment nos dynamiques associatives, et lieux collectifs sont des moyens puissants pour garder prise sur des « morceaux de territoire », même lorsque la démocratie locale fait défaut, pour continuer à faire voisinage, avec celles et « ceux qui restent ».
(*) On peut lire aussi, sur ce blog, la chronique « Une histoire de clé ou les enjeux d’une salle associative ».
Elle a été rédigée dans le cadre d’un projet d’écriture collective, initié par une équipe du réseau des Fabriques de sociologie, invitant à « déployer nos histoires d’objets, de lieux, de gestes… ». Les textes ont été réunis dans un Livre-objet intermédiaire intitulé Nom de code « Déployer », fabriqué artisanalement par Thomas Arnera et Nicolas Sidoroff.
